Au concert

1.
Assis sur un fauteuil bien trop moelleux
Où l’on s’enfonce jusqu’au sol
Dans un amphithéâtre très luxurieux
Où l’on vient écouter des la et des sol
Perte de mon aise dans cet aisé milieux
C’était mon secret, mon petit bémol
Habillés tout de noir et de blanc
S’exhibent les fiers spectateurs
Alors qu’ils ne sont que sur le banc
À observer des autres le labeur
L’homme doué d’une baguette
Dirige d’une main de maître
Au hasard il ne laisse une miette
Les détracteurs il envoie paître
Sous son emprise tous le suivent
Et restent du bon côté de la rive
2.
Les symbales produisaient en moi des coups de tonnerre
Tandis que des cors retentissait le bruit des canons
Les trompettes apportaient la chaleur des lances flammes
Les habits de l’orchestre semblaient être des tenues de combat
La baguette du chef dirigeait tel un sceptre vindicatif
Le conque avait une allure de grenade à fragments
Le hautbois lui l’ombre et la forme d’une sarbacane
Les clarinettes semaient la cacophonie dans la foule tel des AK-47
Elles enfilaient leur sourdines comme on enfile un silencieux
Les violoncelles finissaient le travail, semblable à des arbalètes
Et les violons leurs enfants imitaient tant bien que mal les parents
Enfin on amène les contrebasses faisant office de cercueil
Tout de bois de cuivre et de métal…
Marc Dugénie

Illustration : Candice Stampfli

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