« Printemps solidaire » : beaucoup de communication sans trop d’action

Dimanche dernier a eu lieu place de la Concorde le meeting-concert – des concerts d’une demi-heure chacun entrecoupés de prises de parole – organisé par le collectif « Printemps solidaire ».

Cet événement avait pour but essentiel de sensibiliser la population à l’aide au développement, c’est-à-dire la part de la richesse nationale consacrée au développement des pays les moins avancés. L’ONU a fixé cette part à 0,7% : de nombreux pays ont déjà atteint cet objectif.

La France fait en l’occurrence figure de mauvaise élève : en 1970, la France s’est engagée à consacrer 0,7% de ses richesses à la solidarité internationale et au développement des pays les plus pauvres. Si l’Allemagne et le Royaume-Uni consacrent 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement, la France en consacre 0,38% à l’heure actuelle. Le 19 septembre dernier, Emmanuel Macron déclara devant l’Assemble Générale des Nations Unies : « La France jouera son rôle en consacrant 0,55% de notre revenu national pour l’aide publique au développement d’ici 5 ans. » Une augmentation qui serait de 0,17 points donc, mais sans atteindre l’objectif fixé par l’ONU.

concorde
Place de la Concorde

La programmation du concert était assez diversifiée : de Vald à Amadou&Maryam, de C2C à Danakil. Pour ce qui est des intervenants, plusieurs figures de l’aide internationale se sont succédées, pêle-mêle : Cédric Herrou, l’agriculteur des Alpes-Maritimes condamné pour avoir hébergé des migrants ; Zuriel Oduwole, l’adolescente américaine de 14 ans qui plaide à travers le monde la cause de l’éducation des lles en Afrique.

Sur le lieu du concert, un stand a été mis en place pour signer électroniquement l’appel au Président de la République pour amener la part de notre richesse nationale à 0,7% en terme d’aide publique au développement (dont le lien est ici).

Mise à part l’action de sensibilisation qui a pu atteindre un public très large, l’efficacité de cet événement peut être remis en cause dès lors que toutes les ventes dans les stands de nourriture n’étaient pas reversées à des associations humanitaires – par exemple – ; il n’y a donc eu aucun don possible de la part des participants à l’événement.

En outre, certains artistes présents au concert étaient – c’est le moins que l’on puisse dire – peu concernés par l’aide publique au développement : on prendra le cas du rappeur Vald qui, après l’intervention de Zuriel Oduwole qui luttait contre les mariages précoces notamment, chante Selfie (dont on rappelle un extrait des paroles :

« Elle aimerait bien s’faire violer, enfin pas vraiment violer

Elle aimerait que j’la violente, que j’la casse sans demander »).

C’est donc un bilan contrasté pour cet événement qui soutient une cause honorable, mais dont l’objectif était plus une grande opération de communication qu’une réelle réflexion sur l’aide internationale.

Victor Belouet

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