Futurs médecins : le sort vous sera-t-il favorable ?

Thomas a 17 ans. Il est en Terminale dans un lycée de région parisienne. Il y a quelques années, alors qu’il était plus jeune, les médecins ont sauvé sa mère d’un cancer du côlon. Il s’est alors épris pour ces héros du quotidien, ces héros qui avaient gardé sa mère en vie. Son admiration pour ce métier était plus forte que tout : « Plus tard, je serai médecin ! » se disait-il souvent.

Mais Thomas ne sera jamais médecin.

Non. Le sort ne lui a pas été favorable lors de son admission post-bac. Le tirage au sort ne l’a pas choisi pour entrer en PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé), passage obligatoire pour obtenir le diplôme tant convoité.

Cela peut sembler aberrant, ridicule même. Pourtant c’est ce qui risque de se passer.

Projet vivement critiqué par les associations étudiantes plus tôt dans l’année, il semblerait que le texte ait discrètement été remis sur la table, puis passé en douce en cette période électorale. Désormais, si la demande est trop forte, une partie des néo-bacheliers souhaitant s’inscrire en médecine seront tirés au sort.

Les étudiants ont-ils été consultés ? Non. Et les doyens d’universités, les professionnels de santé, ont-ils eu leur mot à dire ? Non plus. Mais à quoi bon demander l’avis des principaux concernés, ils n’y connaissent rien.

Le cursus médical comprend déjà de deux concours très sélectifs. L’un, la première année, qui ne laisse passer que 10% des candidats et en élimine 50% ; l’autre, cinq ans plus tard, qui décidera de quelle sera votre spécialisation. Oui, les étudiants en médecine ne choisissent pas tous la spécialité qu’ils exerceront. Mais désormais, une nouvelle épreuve, plus cruelle et plus injuste encore que les autres, attend les étudiants avant même leur entrée à l’université.

Qui peut dire qu’un tel sera meilleur médecin qu’un autre ? Personne. Mais certainement pas le hasard. Les candidats ne peuvent se départager qu’avec leur motivation, leur combativité et leurs compétences.

Au moins, l’égalité des chances en reste inviolée. Mais le tirage au sort n’est pas une solution, c’est la plus injuste des égalités. Faire entrer le hasard dans l’équation, c’est ouvrir la voie à d’autres aberrations et c’est fermer la porte à de jeunes étudiants qui meurent d’envie de sauver des vies.

Quentin Boulbès
Crédit photo : @MaxPPP

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